Le mauvais traitement infligé aux membres des communautés locales d'Opala continue à susciter des réactions. Le dernier cas en date est celui du cadre de concertation et 4 organisations de la société civile environnementale de la Tshopo.
Cela contenu dans une déclaration lue devant la presse boyomaise ce samedi 4 février 2023 à Kisangani par Alphonse LONGONGO, président provincial du cadre de concertation des organisations de la société civile/ Tshopo.
Voici par ailleurs l'intégralité de ladite déclaration.
Les organisations de la société civile environnementale Actions pour la Promotion et Protection des Peuples et Espèces Menacés (APEM), Organisation Congolaise des Ecologistes et Amis de la Nature (OCEAN), Organisation d’Accompagnement et d’Appui aux Pygmées (OSAPY) et la plateforme Réseau Ressources Naturelles (RRN) en particulier ainsi que le Cadre de Concertation Provincial de la Société Civile de le Tshopo ( CCSC/TSHOPO) suivent avec consternation les évènements qui se déroulent autour d’un projet REDD+ piloté par la société GREEN et BIODEV dans le Territoire d’Opala, Province de la Tshopo en République Démocratique du Congo ;
Depuis le mois d’Avril 2022, la Société GREEN et BIODEV aurait entamé une série d’activités de consultation des communautés locales en vue de l’obtention d’une concession forestière de conservation. Plusieurs communautés y ont manifesté leur désaccord en soulevant des préalables sur le statut et la durée que prendra leur forêt traditionnelle après l’attribution de ladite concession ;
Au lieu d’éclairer la lanterne des communautés locales propriétaires traditionnels des forêts à solliciter, la société GREEN et BIODEV a brûlé les étapes en leur imposant la signature des cahiers des charges. Acte qui n’a pas plu à toute la population d’Opala qui a, en date du 31 janvier 2023, a organisé une marche pacifique contre ce projet REDD+ ;
Mécontents, la Société GREEN et BIODEV s'est appuyée sur l’Administrateur du territoire sortant et les forces de sécurité qui ont réprimé la manifestation en arrêtant et torturant sévèrement sept membres de la communauté dont une femme.
Après 48 heures de détention au commissariat de la PNC/OPALA, six personnes ont été libérées le mercredi 02 février 2023, à l’exception de la femme dont le motif de sa détention est de retrouver son fils en fuite qui avait frappé un policier le jour de la manifestation. Les organisations sus mentionnées condamnent avec la dernière énergie cette approche policière et dirigiste tendant à vouloir imposer un « Projet REDD+ » aux communautés locales en violation manifeste des principes, critères et indicateurs de mise en œuvre du consentement libre, informé et préalable (CLIP) dans le cadre de la REDD+ en République Démocratique du Congo ;
Enfin, elles condamnent fortement les arrestations arbitraires et détentions illégales et les traitements cruels, inhumains et dégradants infligés aux sept leaders communautaires dont une femme qui n’ont pas encore eu des soins appropriés, et exigent la libération immédiate et sans condition des toutes les personnes arrêtées à cette circonstance.
Fait à Kisangani, le 03 février 2023
Les signataires,