A LA UNE :

  1. Kisangani : Le Mouvement Rien Sans les Femmes hausse le ton à l'occasion du 8 Mars

 

La marche des femmes boyomaises annoncée à l'occasion du 8 Mars, journée internationale des droits des femmes a été annulée en dernière minute.
Cela n'a pas découragé l'engagement des leaders des mouvements et associations qui militent pour la défense et la promotion des droits des femmes.
C'est le cas du Mouvement Rien Sans les Femmes qui a animé un point de presse.
La rédaction de dépêches de la Tshopo publie l'intégralité du message lu par le point focal du Mouvement Rien Sans les Femmes dans la province de la Tshopo, madame Claudine BELA.


Mesdames et messieurs de la presse,
Le Mouvement Rien Sans les Femmes a le réel plaisir de vous accueillir dans ce modeste cadre pour le point de presse de ce jour.
Comme cela n'est secret pour personne, l'humanité toute entière celebre en ce 8 mars 2023, la journée internationale des droits de la femme.
L'histoire renseigne que c'est au prix des sacrifices énormes que la voix de la femme a fini par se faire entendre, après plusieurs années d'inégalités et d'injustices sociales, particulièrement dans le monde professionnel. Depuis son institution, le 8 mars est célébré sous une thématique internationale de laquelle les thèmes national et provincial tirent leurs substances.
Pour cette année, le thème international est libellé comme suit: " Pour un monde digital inclusif : innovations et Technologies pour l'égalité des sexes", le thème national : " Éducation numérique égalitaire pour la paix et l'autonomisation des femmes et des jeunes filles", et le thème provincial : " Civisme et éducation numérique pour la paix et l'autonomisation des femmes et des jeunes filles de la Tshopo".
Comme à l'accoutumée, les cérémonies relatives à cette journée débutent à Kisangani et dans divers milieux de la RDC, entre autres par le défilé ou la marche pour se terminer naturellement par un rendez-vous dans des lieux de prise de la boisson.
Le Mouvement Rien Sans les Femmes pense qu'il est déconcertant d'observer les mêmes habitudes, lorsqu'il est connu de nous tous que nos sœurs et frères congolais habitant la partie orientale de la République Démocratique du Congo ne savent à qui donner la tête.
Au regard de la situation de l'insécurité à l'Est, particulièrement les femmes, les enfants et les personnes de troisième âge sont ceux qui payent un lourd tribut.
Pour cela, nous pensons apporter notre pierre à l'édifice en consacrant un instant de cette précieuse journée à celles qui devraient descendre dans les rues comme nous mais ne peuvent plus le faire, parce que contraintes aux déplacements forcés, parce que massacrés quasiment au quotidien.
Mesdames et messieurs de la presse,
Il nous faut garder une pensée pieuse à l'endroit de nos consoeurs qui versent de leur sang tout simplement parce qu'elles sont femmes ou filles.
Elles sont violées, dépouillées de tout, transformées en esclaves sexuelles et soumises à des traitements cruels, inhumains et dégradants de tout bord.
Il faut que cela cesse. Il faut que le monde entier se soude les coudes pour en découdre avec cette barbarie qui n'honore nullement la race humaine, considérée du reste comme la race supérieure à bien d'autres êtres de l'humanité.
Mesdames et messieurs de la presse,
Nous avons toutes et tous le devoir d'exiger la fin de ces hostilités et cela sans condition. Il s'agit d'une guerre de trop, d'une guerre inutile, cette guerre qui endeuille nos communautés d'une manière incommensurable.

Vous le savez plus que quiconque, mesdames et messieurs de la presse, il y a deux raisons majeures qui expliquent cette barbarie de l'Est. D'autre part, c'est l'expression des velléités expansionnistes de certains pays limitrophes dont la République Rwandaise, notamment et de l'autre, la volonté de prédation des ressources naturelles que regorge la République en général, et sa partie orientale en particulier. La paix, rien que la paix en RDC!

Comme si le malheur ne vient jamais seul, Kisangani, autrefois ville assez paisible bascule il y a peu en une agglomération où l'insécurité élit de plus en plus domicile.
Il ne se passe plus un bout de temps, sans que les cas de braquage ne soient enregistrés dans la ville.
Ces braquages offrent le même mode opératoire. En effet, ils investissent la cible et se mettent à tirer à balle réelle dans tous les sens, sans la moindre crainte d'être appréhendés. Par moment, cette insécurité cause des victimes parmi les populations civiles, la mort de Madame Louise BOOMO, 27 ans revolu, resident au bloc MAGOPI dans la commune MANGOBO, abattue le 6 janvier 2023 reste un cas patent.
De nos jours, nous assistons à une superposition d'enquêtes pour lesquelles nous attendons la communication des services habiletés pour en savoir plus au sujet de cette résurgence de l'insécurité.
Mesdames et messieurs de la presse,
L'heure a sonné pour que nous puissions faire preuve d'un réel patriotisme, couplé au nationalisme vrai, en vue d'opposer plus que jamais une résistance à la hauteur des menaces qui pèsent sur la ville et la patrie.
A chacun de jouer sa partition en vue de conquérir la paix et cela, de la famille aux milieux professionnels, en passant par diverses corporations auxquelles nous faisons partie.
Sur ce, nous invitons toutes les filles et tous les fils du pays, spécifiquement de la province de la Tshopo à la collaboration parfaite avec les services de défense et de sécurité les plus proches, en vue de signaler tout mouvement susceptible de perturber la quiétude au sein de nos communautés.
De ce fait, les traîtres et autres complices n'ont pas leur place dans ce concert. Ici, nous en appelons à la conscience individuelle et collective pour éradiquer ces actes ignobles qui n'honorent nullement l'ensemble de la famille humaine.

C'est ici également le moment d'interpeller le gouvernement de la République qui doit prendre en charge correctement et convenablement les forces de défense et de sécurité, pour permettre à ces dernières d'offrir les meilleurs d'eux-mêmes.
En plus, le Conseil de Sécurité des Nations unies doit prêter davantage main forte au gouvernement de la RDC, dans le même et seul but d'asseoir et consolider la paix en RDC et dans la sous-région. De ce fait, les condamnations de la part de toutes les nations du monde à l'endroit de tous ceux qui volent au secours à ces groupes armés est d'une certaine importance. Ces condamnations doivent être assorties des sanctions appropriées.
Comme pout faire d'une pierre plusieurs coups, l'institutionnalisation d'un tribunal pénal international spécial pour la RDC, afin de juger les auteurs de ces différents crimes causés dans cette partie est souhaitée et attendue par les femmes.
Voilà, mesdames et messieurs de la presse, notre manière de débuter la journée internationale de la femme.

Que vive la journée internationale de la femme,
Que vive Le Mouvement Rien Sans les Femmes,
Mesdames et messieurs de la presse, merci pour votre attention.
Fait à Kisangani, le 8 mars 2023

Rien Sans les Femmes
Claudine BELA
Point Focal