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  1. Tshopo : Le fleuve Congo vomit ses eaux après 26 ans ; coup de projecteur sur les chiffres alarmants

 


Selon le Médecin chef de zone de santé d'Isangi, Docteur charles KOYMOKE SAILE, « 14 aires de santé sur 23 qui sont touchées par les eaux. 88 villages sur plus de 175 villages que compte cette zone de santé sont presque infréquentables. 19786 ménages sont dans une situation de détresse. Parce que 3645 installations sanitaires sont sous l'eau ». Ce sont des données jusqu'au 6 mai 2023, précise-t-il. Avant d'ajouter que 91 sources d'eau englouties et 11 centres de santé sur 23 qui sont immergés dans l'eau. Sur un total de 10 quartiers du centre d'Isangi, 8 sont sous l'eau.
La coordination de la société civile locale parle de deux centres et un poste de santé qui sont complétement envahis par les eaux à Isangi centre. Les malades internés ont été renvoyés à la maison. Seul l'hôpital général de référence d'Isangi qui reste encore uniquement par la pirogue, dans une ville de plus de 30.000 habitants. L'autre hôpital de référence est à 45 km d'Isangi à Yabaondo, dont la route en question est sous les eaux dans sa majeure partie.
Pour ce qui est de la prise en charge des sinistrés, Dr Charles KOYMOKE SAILE parle de 8 Sites dhébergement. Plus de 200 familles sont accueillies dans les écoles, d'autres dans des églises, ou certains dépôts. Certains ménages s'installent même dans les baleinières hors-usage. On compte 1050 ménages d'accueil dans la cité d'Isangi. Ces secouristes occasionnels accueillent jusquà 5 ménages. « Il y a des familles qui vivent dans les pirogues, sur les collines et d'autres ont surélevé leurs lits suivant le volume d'eau », rapporte PEREZ BOLENGELAKA, vice-président de la coordination de la société civile du territoire d'Isangi. Ce qui bouleverse et fait inquiéter la mémoire collective d'Isangi.
« Lors des inondations antérieures, il y a eu de la résilience et la réadaptation des communautés locales. C'est depuis le 5 novembre qu'Isangi est sous menace des eaux. C'est une première dans l'histoire. C'est la 1ere fois que les populations se sentent impuissantes face à cette catastrophe naturelle », commente Dr Charles KOYMOKE SAILE qui fonde son espoir aussi à la réunion projetée le mardi 09 mai courant à Kisangani pour d'éventuelles réactions immédiates en faveur de milliers de sinistrés des inondations à ISANGI. Selon la société civile, la semaine dernière, un enfant qui suivait sa mère qui faisait la vaisselle, les eaux l'ont emporté au village Yangole situé à 4 km en face dIsangi.
Ecoles fermées
Au terme d'une évaluation partielle menée par les autorités scolaires locales suite aux avancées rapides des eaux, les cours sont suspendus pour une semaine. Alors que les épreuves hors session de l'Examen d'État démarrent le lundi 8 mai 2023. Selon la société civile locale, vu que l'essentiel des milieux encore non inondés sont occupés, les problèmes hygiéniques et l'incapacité des parents à payer les frais de ces examens, il y a un grand risque des ratés de ces épreuves.
Selon un rapport d'une évaluation d'étape à la première semaine du mois de mai par les autorités d'enseignement primaire, secondaire et technique, 40% des personnes affectées directement par ces inondations ont moins de 0 à 12 ans. Le rapport parle de 20 965 élèves du primaire qui n'étudient pas ou affectés. Parce que 46 écoles primaires sont inondées des eaux dont 18 qui étaient déjà détruites suite aux inondations de décembre 2022.

Kisangani sans port.
Dans la matinée du 28 avril 2023, une pirogue à pagaie a fait naufrage sur le fleuve Congo dans la ville de Kisangani. Cette pirogue transportait le nombre de passager qui jusque-là reste inconnu revenait de la rive gauche avant de se cogner à une des barges des bateaux en accostage au port public de l'ONATRA. Difficile de connaitre le nombre des disparus.
Dans la ville de Kisangani (125 km en amont de la cité dIsangi), ce sont les habitants le long du fleuve Congo qui assistent à ce que certains parlent de la colère de la nature. Les trois gros entrepôts de la ville ont été vidés au milieu de la semaine dernière. La CENI a fait sortir précipitamment ses matériaux électoraux qui étaient gardés au grand entrepôt de la DGDA.
De la mosquée centrale de Kisangani jusquà Simisimi dans le quartier Plateau Médical les maisons, les écoles, les marchés et même des rues principales sont sous l'eau bientôt une semaine. Pour se rendre à l'aéroport de Bangboka, il faut emprunter la route TP. Il n'y a plus de passage entre l'ONATRA et la Mosquée centrale. Tous les marchés qui oeuvraient le long du fleuve sont en perpétuelle relocalisation selon le mouvement des eaux.
Craintes d'une famine
« Isangi se ravitaille en produits agricoles uniquement par routes qui sont toutes sous l'eau. Même sur place à Isangi tu ne peux pas faire 300 mètres sans prendre une pirogue.  Il y a risque d'assister à une hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité. La botte des feuilles de manioc revient à 1500 fc soit le triple avant cette catastrophe naturelle. La chikwangue qui est une nourriture de base de cette population s'achetait à 1500 fc contre 1000 fc il y a une semaine », alerte PEREZ BOLENGELAKA, vice-président de la coordination de la société civile du territoire d'Isangi. Il ajoute que les produits manufacturés grimpent aussi. Le transport par l'unique baleinière entre Kisangani et Isangi connaît une hausse de 150%, soit 25 000fc aller simple.
Au chef-lieu de la province de la Tshopo, précisement dans les quartiers Lokele et Kasaï dans la commune Lubunga, on dénombre plusieurs maisons d'habitations qui sont victimes de ces innodations. Des déplacés sont dans les familles d'accueil. On ne pratique presque plus la pêche à cause des très forts courants d'eaux du fleuve. Les pirogues et autres embarcations de fortunes qui font le trafic en aval du fleuve n'accostent presque plus aux différents beachs de Kisangani. Il y a aussi les territoires de Basoko et de Yahuma qui subissent les méfaits des inondations actuelles.


Ernest MUKULI