Santé : Des journalistes sensibilisés sur les avortements sécurisés. Donner aux journaliste les contours juridiques des avortements clandestins en République Démocratique du Congo, de savoir comment la législation congolaise gère cette question depuis le code pénal et de parler l’adhésion au protocole de Maputu. C'est parmi les objectifs de l'atelier de formation d'une dizaine des professionnels de médias de la ville de Kisangani qui s'est tenu ce jeudi 2 juin 2022 au Guest House Ninive.
Il est aussi question d’échanger avec les journalistes par rapport à leur façon de voir la question liée aux avortements et une opportunité de donner aux journalistes quelques chiffres liés à la situation désastreuse des avortements clandestins. Cet atelier organisé par Mary Stopies international RDC porte sur la clarification des valeurs et changement d'attitudes en ce qui concerne la sexualité reproductive, de manière générale et le service d'avortement sécurisé en République démocratique du Congo.
Selon Dieu Merci MISSAY, Lead Plaidoyer en changement social et comportemental au sein de MSI RD Congo, les avortements constituent la deuxième cause de mortalité maternelle en République Démocratique du Congo et plusieurs femmes en meurent, parce que les avortements clandestins sont en train de s’opérer de manière très désordonnée. Cet atelier est donc une occasion de sensibiliser les journalistes par rapport au nouveau cadre légal en ce qui concerne les avortements clandestins.
Dans une interview accordée à la presse, Dieumerci Missay déclare: " « …nous voulons vraiment clarifier les connaissances des journalistes par rapport à la question des avortements car les journalistes doivent avoir la bonne information. Que disent les lois nationales en ce qui concerne les avortements ? Quelle est la bonne information qu’il faut donner à la communauté en ce qui concerne les avortements ? Aujourd’hui avec l’adhésion de la République Démocratique du Congo protocole de Maputo, l’accès à des services des avortements sécurisés est légalisé. Selon l’esprit du protocole de Maputo, la femme a accès à ces services dans les cas où elle a subi une agression sexuelle, dans le cas de viol, dans le cas d’inceste et dans le cas où sa santé physique et mentale est mise en danger. Si le journaliste n’a pas cette information, la population sera dans le noir… »
Il faut dire que les avortements clandestins constituent un danger et pour la MSI RD Congo c’est une façon de lutter contre la mortalité maternelle. Selon des donnés mises à la disposition des journalistes pendant cet atelier, en une minute, 380 femmes tombent enceinte. Parmi ces grossesses, 190 sont non désirées et 40 femmes subissent un avortement, et une femme en meurt. Globalement, dans le monde, 30 000 femmes meurent chaque année, soit 83 par jour. Trois femmes meurent chaque heure qui passe. D’où l’expression, selon une étude, « deux boieng remplis des femmes font crash chaque semaine ».
Après les journalistes, cette série de formation va se poursuivre avec d'autres couches de la population, notamment les officiers de police judiciaire.